China Express (Mars-Juillet 2012)

Arrivée dans la ville de Tianshui dans la soirée. Nous avons quitté les chemins touristiques, nous sommes les seuls occidentaux dans cette ville et tout le monde semble nous dévisager. Avant de rejoindre notre maison d'hôte qui est à l'intérieur du site de Maji Shan (ou montagne de la meule de foin), nous allons diner dans un stand de brochettes dans la rue. Nous sommes clairement l'attraction du lieu.

La famille chez qui nous logeons ne parle pas un mot d'anglais mais heureusement nous avons pratiqué notre chinois et arrivons (enfin surtout Lucas je le reconnais) à échanger quelques mots avec eux. Ils nous montrent nos chambres assez spartiates mais propres, pour les toilettes (un trou!) et la salle de bain c'est une autre paire de manche. Du coup pas de douche! La maison posséde une petite terrasse sur le toit où l'on peut apercevoir Maji Shan et ses grottes.

Le lendemain réveil sous la pluie. La journée s'annonce maussade et bien sur je suis partie sans imperméable. Notre hôte et sa femme nous préparent un petit déjeuner très copieux, l'un des meilleurs du voyage, avec des petits pains fourrés à l'omelette, aux concombres et à la pomme de terre. C'est super bon et ça vous cale pour la journée!

Me voyant partir sans imper, notre hôte me propose un parapluie. Le site de Maji Shan se trouve à 15min à pied de la ferme. Maji Shan est une succession de petites grottes peintes et de bouddhas sculptés dans la roche dont deux de plus de 10m de haut. Il faut gravir des escaliers le long de la falaise pour pouvoir admirer de près les différentes grottes Les fresques à l'intérieur de certaines d'entres elles ont gardé des couleurs incroyables. C'est la première fois que je vois des bouddhas peints ainsi. Nous sommes à nouveau les seuls touristes occidentaux et donc sommes pris de nombreuses fois en photos au même titre que les bouddhas.

Retour à la ferme pour récupérer nos affaires, nous devons retourner à Tianshui pour prendre un train qui nous emmènera à Lanzhou. Nous avions heureusement du temps parce qu'à mi-chemin, nous nous rendons compte que nous avons oublié la bible de notre voyage, le Lonely Planet. Ne pouvant voyager sans guide, nous descendons au premier arrêt, dans un village surpris de nous voir débarquer. Il va falloir démontrer que nos cours de chinois nous ont appris quelque chose. Nous appelons notre hôte et arrivons à lui faire comprendre que nous avons oublié notre guide dans une des chambres ( à base de "le livre est sur la table" et autre phrase-type que nous avions appris en cours). Toujours dans un chinois approximatif, nous tentons d'expliquer à un habitant que nous cherchons une voiture pour nous emmener récupérer notre livre. S'en suit une apre négociation mais nous sommes prêt à payer. Lorsque finalement notre hôte nous rappelle pour nous demander où nous sommes exactement: il est en voiture et vient nous déposer notre guide directement!! Le meilleur de cette histoire, c'est que nous récupérons notre guide sans avoir bouger de notre village mais en plus il nous a rafistolé les bords du Lonely abimé avec du scotch! Les chinois sont décidément pleins de surprises.

Après cette mésaventure, nous décidons de rester déjeuner sur place. En entrant dans le restaurant, nous manquons de provoquer une crise cardiaque, tellement les clients sont étonnés de nous voir. La carte est bien sûr en caractères chinois, nous commandons donc au flair. Bol de nouilles, boeuf au céléri, pommes de terre sautés: on ne s'est pas trop mal débrouillé. Nous reprenons un bus pour local pour la gare ferroviaire de Tianshui.  

Puis train pour Lanzhou où nous n'avons pu obtenir de places assises. Mais comme nous sommes pleins de ressources et surtout pas prêt à passer 4h debout entre deux wagons près des toilettes, nous dénichons le wagon-restaurant. Il suffit de commander à diner pour pouvoir rester et faire passer les bagages discretement en dessous de la table. Le voyage se révèle beaucoup plus confortable que prévu! Arrivée à Lanzhou où nous ne passons que la nuit, nous partons à la recherche d'un hotel: une nouvelle aventure commence! Le premier hotel que nous avions repéré dans le guide n'existe plus. Un monsieur nous explique hilare qu'il a explosé (ou du moins c'est ce que nous avons compris par "Boum!"). Finalement nous trouvons un hotel pas trop cher pas loin de la gare routière au coeur du quartier musulman. Malgré l'odeur de tabac froid, nous sommes contents de pouvoir nous doucher et de dormir dans des draps propres.

Jour 1:

Arrivée dans notre auberge de jeunesse dans le centre de Xian. C'est le grand luxe: nous avons un dortoir à nous tout seul avec sa salle de bain indépendante et un rooftop aménagé très agréablement. Après un petit-déjeuner revigorant, nous partons à la découverte de la ville et notamment de son quartier musulman

Fait de petites ruelles, de maisons en bois et de restaurants "hui" (musulman en chinois) un peu partout, le quartier musulman me fait un peu penser à la vieille ville de Lijiang: c'est mignon mais clairement préservé pour le tourisme. C'est un défilé de magasins de souvenirs et de stands de brochettes d'agneau, spécialité musulmane. Au centre du quartier musulman se trouve la vieille mosquée de Xian. Elle est très belle et ne ressemble en rien à une mosquée traditionnelle. On a même cru s'être trompés d'endroit tellement elle ressemble davantage à un temple bouddhiste qu'à une mosquée. D'abord il n'y a pas de minaret, ni de croissant de lune,  ensuite la mosquée se trouve au sein d'un parc avec différents batiments qui servaient probablement à l'enseignement du Coran. Nous retrouvons même une pagode au milieu du site. Bref à part les vieux portant la calote blanche, signe d'appartenance des Huis, les écritures en Ouigours, et le fait qu'il n'y ait aucune statue de Bouddha, rien ne laisse à penser que nous sommes dans une mosquée. Elle est néanmoins très belle!

Nous continuons à nous balader dans le quartier, passons près de la Drum Tower avant de nous arrêter pour déjeuner dans un des nombreux restaurants musulmans. Nous testons la spécialité locale: le yangrou paomo, sorte de bouillon de nouilles avec de l'agneau. Nous goutons également d'excellents petits pains.

Dans l'après-midi, nous nous rendons sur la muraille qui entoure la vieille ville de Xian. L'enceinte fait près de 13km et nous décidons de louer des vélos (2 tandems et 1 VTT) pour la parcourir. Il nous faudra 1h30 pour faire le tour. La vue n'est pas extraordinaire mais donne un bon aperçu de la ville moderne. Il n'y a presque personne.

Nous rentrons ensuite tranquillement vers notre auberge de jeunesse en nous perdant dans les petites rues de la ville. Fin de journée détente sur le rooftop de notre auberge. Diner dans le quartier hui un peu décevant.

Jour 2:

Réveil matinal pour aller voir la fameuse armée de soldats en terre cuite. L'empereur Qin Shi Huang, grand général de son vivant, avait décidé de se faire enterré dans un mausolé entouré d'une armée de plus de 6000 hommes avec l'Etat major, les archers, les cavaliers et les fantassins. Le site se trouve à 50min en bus à l'extérieur de la ville.

Nous commencons la visite par le musée où sont exposés deux charriots en or et en bronze attelés à 4 chevaux. Les détails sont impressionnants. J'affectionne particulièrement les petites houpettes des chevaux.

Hangar n°2: Toujours en cours de fouille, le site ressemble plus à un grand terrain vague recouvert d'un toit. On peut reconnaitre de temps en temps le cul d'un cheval ou la tête d'un soldat. Beaucoup de soldats sont cassés ou en plusieurs morceaux. Sont également exposés dans ce hangar, 5 soldats différents, placés dans des vitrines dont les visiteurs peuvent faire le tour. il y a un archer debout, un archer à genoux, un fantassin, un cavalier et sa monture et enfin un général. Cela permet de pouvoir vraiment apprécier les détails de ces sculptures à taille humaine: chaque expression du visage, chaque coiffure est différente! Le détail de chaque armure est fascinant.

Hangar n°3: Il regroupe ce que les chercheurs pensent être l'Etat major de cette armée en terre cuite. Beaucoup on perdu leur tête ou sont très abimés.

Hangar n°1: Site le plus grand et le plus connu puisqu'il rassemble une armée de plus de 3000 hommes. Seuls 2000 soldats sont présentés mais c'est déjà très impressionnant! On aimerait pouvoir se perdre dans les rangées de soldats pour contempler chaque visage, malheureusement nous ne verrons que du dessus. Nous faisons tout le tour du hangar. Je dois reconnaitre que même si je trouve cette armée assez impressionnante, je reste un peu sur ma faim. Je m'attendais à voir des soldats à perte de vue et c'est finanlement beaucoup plus petit que ce que je ne pensais. Cela dit l'idée qu'un homme est décidé de s'enterrer entouré de son armée reste assez invraisemblable!! 

Retour à l'auberge pour le déjeuner. Nous prenons nos affaires et partons attraper le bus pour Tianshui notre prochaine étape.

Après 1 mois 1/2 de cours chargé à Shanghai, je profite de mes 2 semaines de vacances pour repartir à la découverte de la Chine. Avec Lucas (on ne change pas une équipe qui gagne), Marie, Margaux et Alexis nous partons sur les pas de Marco Polo et la route de la Soie.

Notre 1ère étape est Xian pour ensuite rejoindre la province du Gansu et remonter vers le Nord-Ouest de la Chine. Et comme tout voyage qui se respecte en Chine, nous commençons par 15h de train de nuit Shanghai-Xian. On ne se refuse rien: nous dormons dans les wagons 1ère classe avec compartiment privé de 4 lits-couchettes. Avec Lucas, en tant que baroudeurs expérimentés nous introduisons les quelques règles de base à connaitre pour le bon déroulement du trajet. Et bien sur le fameux jeu de carte, sans qui le baroudeur ne serait rien.

Le voyage se déroule sans encombre et nous arrivons à Xian le lendemain matin à 9h30! Je n'arrive pas à croire que je suis en vacances! 

Jour 1:

Réveil douleureux j'ai des courbatures partout et suis obligée de marcher comme une petite vieille. Nous prenons le 1er bus pour Chengdu, la capitale du Sichuan. Après maintes hésitations sur la suite de notre périple, nous décidons de rester à Chengdu où nous trouvons un hôtel sans trop de difficutés malgré ce weekend férié pour les Chinois.

Déjeuner dans un restaurant typique du Sichuan, le hotpot, sorte de fondue où l'on fait cuire toute sorte de brochettes de viande ou de légumes dans une bassine d'huile bouillante. C'est un peu fade à mon gout. Nous passons l'après-midi à déambuler dans la ville, longeons les quais pour remonter vers la place du peuple où trône une statue de Mao et atteindre People's Park. Le Sichuan est très connu pour ses maisons de thé. Nous profitons donc de cette fin de journée à la terrasse de l'une d'entre elles. On se détend au soleil, joue aux cartes, et observons les chinois se faire nettoyer les oreilles (une autre spécialité du Sichuan). L'ambiance du parc est très "folklo": les gens jouent au maj-hong en pariant de l'argent, d'autres dancent ou improvisent un défilé de mode. De vieux monsieurs écrivent avec un gros pinceau mouillé des poèmes sur le sol qui s'évapore peu à peu au soleil. C'est assez fascinant d'observer la dexterité avec laquelle ils forment les caractères. En nous promenant dans le parc, nous tombons sur une succession de feuilles A4 suspendues à des cordes à linge: ce sont des annonces matrimoniales ou un marché au mariage!

Retour à l'hôtel et diner sous le signe de la francophonie avec un couple de Canadiens que nous avions rencontré lors de notre randonnée dans les Gorges du saut du Tigre et un couple de Suisses. Il ne manque que des belges...

Jour 2:

Journée assez tranquille. Nous partons nous promener dans les rues de la vieille ville. C'est à la chinoise, soit remplis de touristes et assez décevant. On ne reste pas. On marche vers le centre ville pour potentiellement faire du shopping. Finalement ce sera déjeuner dans un fast food chinois, Dicos, très moyen. Comme il fait beau nous décidons d'aller nous siroter un thé au citron le long des quais. Après midi jeu de cartes et exercises photos. Sur le chemin de retour à l'hôtel, Jérome décide de se couper les cheveux. Pour le modique somme de 25Y (soit 3€), il revient avec les cheveux rasés: transformation radicale!

Jour 3:

Réveil matinal, très motivés pour aller voir les Pandas, l'attraction n°1 de Chengdu. On nous a conseillé d'y aller tôt le matin car ils dorment l'après-midi. Le centre étant à l'extérieur de la ville, nous demandons à notre guesthouse les bus à prendre et le trajet à suivre. C'est sans compter sur le sens de l'orientation de Jérôme... Après 1h de bus, nous nous retrouvons perdus dans la périphérie de Chengdu, en plein travaux, une circulation dantesque et des chinois qui ne parlent pas un mot d'anglais. Finalement, après avoir tourné 20min, une chinoise nous indique un autre bus pour rejoindre les pandas. Deux bus plus tard nous voilà de nouveau perdu dans la banlieue de Chengdu. Nous sommes devant le zoo, sans grand intérêt, et non le centre des Pandas. Bref, c'est l'échec! Nous trouvons tout de même un bus pour nous ramener à notre hôtel. Nous avons passer 4h dans les transports sans voir la moindre oreille noire et blanche.

Vers 15h, nous nous remotivons et partons visiter le musée du Sichuan. Rien d'extraordinaire: estampes, vases et sculptures de Bouddhas comme dans tout les musées chinois. En revanche, ce qui est intéressant ce sont les commentaires des oeuvres, tous à la gloire des Hans, culture la plus brillante depuis des siècles. Pas un mot sur les minorités pourtant nombreuses dans la région. Vive la propagande chinoise!

Diner dans un restaurant musulman où nous dégustons des brochettes d'agneau avec une soupe de pâtes. Ce nous change un peu de la cuisine chinoise traditionnelle.

Jour 4: PANDAS DAY!

Cette fois-ci on y croit! On a vérifié les numéros de bus et le trajet mais pour plus de sécurité nous prenons un taxi à l'aller.

Le centre de recherche de Pandas compte une trentaine de Pandas. Chacun dans de grand enclos à l'extérieur. La journée type d'un panda consiste à manger 20kg de bambous par jour dont il ne digère que 17% et de dormir caler dans un arbre. Une vraie vie de patachon! Nous les observons toute la matinée éplucher leur bambous. Ils ont développé une sacré technique pour ne manger que la tige.

Quand on y pense les pandas sont vraiment une aberration de la nature avec leur fourrure noire et blanche très répérable dans les forêts de bambous vertes, le fait qu'ils soient végétariens ou encore qu'ils n'est pas de libido donc peu de reproduction.

Retour à l'hôtel dans l'après-midi.

Le soir, nous prenons des places pour l'opéra. Le spectacle s'avère très décevant. Il ne dure qu'une heure. Ce n'est rien d'autre qu'un attrape-touristes qui présente sous forme de scenettes tous les numéros de l'opéra chinois (ombres chinoises, masques, danses). Les danseuses ne sont jamais ensemble, le son est de très mauvaise qualité et le tout un peu ridicule. On ressort déçus voire énervé pour Lucas qui regrette de s'être fait avoir.

Jour 5:

Réveil matinal pour partir en randonnée à 2h de Chengdu mais décidement pas de chance, il pleut. Changement de plan: on se laisse tenter par un "must do" de notre auberge de jeunesse, sensé être une balade dans une ville de campagne. 40 minutes de bus plus tard nous atteignons ce qui est en fait la reconstitution d'une petite ville pas particuièrement jolie en bordure de l'autoroute.  Pour le principe, nous nous promenons un peu, traversons le marché aux fleurs mais ça n'a vraiment que peu d'intérêt.

Jour 6:

Dernier jour de vacances avant de repartir à Shanghai.

Le matin, nous profitons du marché juste derrière notre hôtel pour trouver notamment le fameux poivre du Sichuan, très parfumé.

Nous partons ensuite visiter le Dufu's cottage, ancienne propriété d'un poète chinois très connu. La maison composée de plusieurs batiments est immense et le jardin avec ses étangs et ses forêts de bambous très joli. L'endroit dégage une vraie sérénité. Lucas et Jérôme se lancent dans la photo de fleurs. Décidement j'ai une mauvaise influence sur eux!

Après-midi traditionnel autour d'un thé et de parties de cartes le long des quais.

Diner et soirée mémorable pour cloturer ce périple magique à travers le Yunnan et le Sichuan. Que de découvertes!

Jour 1:

Levée 6h30. Bol de nouilles chinoises en guise de petit-déjeuner. Bus pour Wannian Temple le départ de notre randonnée. Entre 8000 et 10000 marches d'escaliers nous attendent.

Nous commençons la montée avec un couple de Français qui font un tour du monde pendant 8 mois. Ils nous racontent leur voyage ce qui fait passer les marches plus vite. Le 1er temple est à 40min de marche. Comme il est possible d'y aller directement en téléphérique, le temple est bondé de touristes chinois. Nous faisons un petit tour à l'intérieur: c'est l'un des plus beau temple d'Emei Shan.

On ne s'attarde pas trop et reprenons notre marche. C'est sûr je fais travailler mes cuisses. Il s'agit de ne pas regarder en l'air pour ne pas être démoraliser par les kilomètres de marches d'escalier à l'horizon. Alors on regarde ses pieds et profitons des paysages au moment des pauses. Nous arrivons plus vite que prévu à la moitié du chemin, l'"Elephant bathing pool Temple" qui tient son nom des petites statuettes d'éléphants sur les rembardes du temples. La brume couvre peu à peu les montagnes et il fait frais. Déjeuner succinct avant de continuer à monter.

Nous croisons nos premiers "wild monkeys" qui ne sont plus très sauvages tellement ils semblent habituer à la présence de l'homme. Ce sont de vrais petits voyous qui viennent piquer de la nourriture dans les poubelles ou carrement dans les poches et les sacs des randonneurs pour les plus téméraires. Franchement on ne fait pas trop les malins, les dents des mâles sont impressionnantes!

La 2e partie de la randonnée est un peu plus plate. La neige commence à apparaitre dans les sous-bois: c'est superbe! Dommage que les chinois jettent leur détritus partout...

Arrivée à 1h du sommet, nous nous retrouvons à nouveau dans la cohue des touristes chinois montés directement en bus. C'est assez frustrant après 7h de marche de ne pas avoir la satisfaction d'être les seuls au sommet. Une station de téléphérique a même était installée pour éviter aux touristes les dernières 45min de montée: le tourisme de masse à la chinoise! On tourne pendant 1/2h autour du temple en se disant que c'est vraiment dommage de dormir là mais on n'a pas le choix. Heureusement, un groupe de chinois randonneurs nous conseille de monter à un temple juste au-dessus à 20min de marche pour passer la nuit.

Cette dernière montée est la plus dure de la journée. Les jambes sont lourdes et on commencent à en avoir sérieusement assez des marches d'escalier. Je monte sans me poser de questions en fixant mes pied, une marche après une marche. Mais ça en vaut la peine. Le temple n'est pas très jolie mais l'endroit est nettement plus tranquille et nous retrouvons d'autres randonneurs qui comme nous passent la nuit ici. Nous ne pourrons dormir dans le temple qui réservent ces quelques chambres aux chinois courageux. Notre auberge est assez minable, sans douche et sans chauffage. C'est ça aussi l'aventure!

Diner puis jeu de cartes accompagné d'alcool de riz monté par Jérôme pour nous remettre de nos efforts de la journée! Nuit courte et froide.

Jour 2:

Réveil difficile à 5h du matin par les chinois qui s'activent. La patronne de notre auberge fait irruption dans notre chambre en nous criant dessus en chinois. Mais on est persistant et on continue à dormir. Vrai réveil à 7h, le jour commence déjà à se lever. On se met à regretter de ne pas être parti plus tôt; du coup on saute le bol de nouilles pour monter directement au "Golden Summit".

Nous sommes accueillis par un bouddha doré géant à 4 têtes pour les 4 points cardinaux. C'est assez impressionnant! Arrivée au sommet, la vue est magnifique. D'un coté, la vue dégagée nous permet de voir jusqu'aux montagnes enneigés à la lisière du Tibet, de l'autre, les montagnes baignées dans une mer de nuage sont éclairées par la lumière rasante du petit matin. Je comprends pourquoi les moines bouddhites venus ici en ont fait une montagne sacrée: c'est somptueux! Il se dégage un je-ne-sais-quoi d'irréel.

Nous petit-déjeunons en profitant de la vue. Les touristes chinois commencent à arriver de plus en plus nombreux. Il est temps de redescendre. Nous reprenons le même chemin qu'à l'aller jusqu'à l'Elephant Bathing Pool Temple et bifurquons ensuite à gauche pour descendre vers la gorge. Les escaliers en descente, c'est presque pire que la montée. Ca tape les genoux.

Nous passons plusieurs temple. Les paysages sont encore une fois très différents avec beaucoup d'arbres et de végétations poussant à même la falaise. On se croirait presque dans la jungle! On retrouve les images d'épinal de la Chine avec ces paysages montagneux, une végétation dense plongés dans la brume.

De nouveau, la fin de la ballade est décévante. Nous retrouvons les centaines de touristes chinois qui ne montent pas jusqu'en haut et pour qui des activités ont été créées en bas. C'est bruyant et un peu écoeurant...

Retour à la Teddy Bear Guesthouse après 10h de marche. Nous avons la mauvaise surprise d'apprendre que toutes les chambres sont occupées. Ca nous apprendra à ne jamais réserver! Le 4 Avril est la fête des morts en Chine, sorte de Toussaint, aussi beaucoup de chinois sont en vacances. Nous arrivons tout de même à trouver une chambre double dans l'hotel en face de l'auberge. Enfin je peux prendre une douche!

Installés à Emei Shan dans la Teddy bear Guesthouse, nous prenons une journée off pour nous remettre de notre éprouvant trajet. Au programme, jeu de cartes, déjeuner, mail, jeu de cartes et sources chaudes pour cloturer cette journée de repos. Nous sommes l'attraction n°1 des les sources chaudes: moi parce que je suis la seule fille et qui plus est en bikini, Jérôme parce qu'il a le torse poilu ce qui impressionne les chinois autour de nous. Une expérience assez marrante!

Le lendemain, nous partons pour Leshan, ville à 1h de bus de Emei Shan ou se trouve le plus grand bouddha du monde creusé dans la roche. Construit à l'intersection de 3 fleuves, mesurant 71m de haut, il a été taillé pour apaiser les eaux tumulteuses de la région. Ce bouddha géant couvert de mousse par endroit est effectivement assez impressionnant; néanmoins les hordes de touristes chinois ne permettent pas de le contempler en toute sérénité. Il nous faudra plus d'1h pour descendre l'escalier qui longe le bouddha, tellement il y a de monde. Nous arrivons tout de même à trouver quelques havres de tranquillité et notamment un ancien temple mangé par la végétation, superbe.

Nous retournons dans le centre de Leshan pour le déjeuner dans un parc que nous avions repéré à l'aller. L'ambiance des parcs chinois est toujours très agréable: Les vieux jouent aux cartes sur de petites tables en pariant de l'argent, d'autres chantent des airs d'opéra chinois, des grand-mères promènent leur petit-enfant. Encore une fois nous devenons l'attraction: on nous observe jouer à la bataille corse, les femmes nous amènent leur bébé pour que nous prenions la pause avec eux. C'est fou le succès que l'on a alors même que Leshan est une ville plutôt touristique. J'ai du mal à comprendre cette attraction pour les occidentaux.

Retour à Emei Shan. Nous nous activons pour préparer notre randonnée de 2j dans les montagnes sacrées d'Emei Shan.

Nous pensions avoir joué finement en trouvant un trajet nous permettant de passer dans le Sichuan sans repasser par Lijiang et bien nous nous étions trompés.

Notre premier bus au départ de Shnagri-la et à destination de Panzhihua est une véritable épave, rouillé de partout et colmaté au mastic pour cacher les trous de la carlingue. A l'intérieur c'est presque pire. Ca pue le renfermé et la chaussette mouillée. Les couchettes et les couvertures sont usés et plus très propres. Chacun a une couchette attitré sur son billet et c'est la guerre pour trouver les nôtres. Les chinois hurlent dans tout les sens, se passent par-dessus ou par dessous: c'est le chaos! Je ne sais pas comment on est tous rentré mais tout le monde avait finalement une couchette. Heureusement je suis près d'une fenêtre ce qui me permet d'aérer un peu.

C'est parti pour 12h de trajet sur les routes de montagne qui séparent le Yunnan du Sichuan. On ne peut rien faire d'autre que dormir. Il n'y a pas de lumière pour lire ou jouer aux cartes.. Autant dire que entre les odeurs de pied et les nids de poule de la route, je ne dors quasiment pas. Nous arrivons à Panzhihua à 5h du matin dans une station de bus à l'extérieur de la ville.

C'est à ce moment-là que commence le jour le plus long! Nous trouvons un taxi qui parle un peu anglais et nous amène à la gare ferroviaire. Beaucoup de gens attendent l'ouverture devant la gare. Nous prenons nos billets pour Emei Shan, notre prochaine destination; pas de chance le prochain train est à 12h. 7h à attendre... Il fait nuit et je commence d'être un peu à bout. Nous restons assis sur nos sacs devant la gare 2h durant.

7h, le jour se lève et l'activité reprend petit à petit autour de la gare. Nous pouvons enfin nous assoir dans un petit boui-boui et commandons du riz frit aux oeufs pour le petit-déjeuner. La ville de Panzhihua est très moche et n'a vraiment aucun intérêt. Nous commençons une partie de cartes en pariant des centimes d'euros. Très vite un groupe de chinois curieux se constitue autour de nous. Ils sont très intrigués par nos pièces de monnaie et nous proposent de nous les acheter. Bien entendu nous leur avons donner à chacun une pièce.

Finalement il est 12h, nous partons prendre notre train, encore 9h de trajet! Les 2 premières heures, le train est quasiment vide ce qui nous permet de dormir un peu, allongés sur les banquettes. Malheureusement il se remplit très vite. Une cargaison de jeunes militaires monte dans le train déjà bondé. Et là ca devient vraiment n'importe quoi: les gens sont debouts dans les couloirs, les sacs coincés un peu partout, ils crachent parterre, fument dans les wagons. C'est très bruyant; il est impossible de dormir. Ca devient vraiment très long!

Nos voisins de banquette lance chacun de leur coté des films d'art martiaux. Tous le wagons se réunit pour regarder le film. Etant coincée entre les deux, je n'en regarde finalement aucun. Nous arrivons à 21h30 à Emei Shan. Enfin! Nous devons encore prendre un minibus jusqu'à notre auberge de jeunesse, la Teddy Bear Guesthouse, au pied de la montagne.

Un lit propre, une douche: le rêve!! Je vais enfin pouvoir dormir!

Arrivée vers 16h à Shangri-la après une montée en bus à travers les villages Naxi puis tibétains. La vue le long de la route est superbe. En sortant du bus, la tête tourne un peu: on sent qu'on est à plus de 3600m!

On pose nos sacs à la Kevin's Guesthouse puis partons à la découverte de la ville. Comme à Lijiang, Shangri-la a conservée une vieille ville nettement mieux préservée. Nous dinons dans un restaurant tibétains où je goute enfin les fameux "momo" dont Melchior avait gardé un souvenir inoubliable au Népal. Les momos sont des sortes de gros raviolis fourrés à la viande. Les nôtres sont à la viande de Yak et à la menthe; et je reconnais que c'est dé-li-cieux!!

Jour 1:

Réveil matinal. Nous avons le projet de sortir de la ville pour profiter des plaines immenses autour de Shangri-la. Nous louons des VTT et partons en direction du Napa Lake, destination conseillée par Kevin. Après nous être égarés quelques peu au départ, et avoir roulé à travers champs sur les conseil d'une famille tibétaine, nous récupérons la bonne route et commençons la découverte des "steppes" shangrilaises.

Il n'y a quasiment personne à part des cochons et des yaks le long du chemin. Les quelques villageois tibétains que nous croisons nous saluent toujours chaleureusement et de façon surprenant en anglais. Il faut donc monter à 3600m d'altitude pour rencontrer des chinois qui parlent anglais! Après 2h de ballade nous arrivons au Napa lac qui se révèle moins impressionnant que prévu, mais nous sommes à la fin de la saison sèche. Enfin, entre les grandes plaines et les montagnes enneigées, les paysages demeurent magnifiques!

Sur le chemin du retour, nous nous égarons à nouveau. Nous croisons beaucoup de maisons en construction. Les maisons tibétaines sont d'ailleurs assez jolies, construites sur un étage (le rez de chaussée semble être dédié aux animaux) en mur de terre séchée et de bois sculpté. Nous rencontrons des hommes sculptant les poutres. L'un d'eux dessine les motifs sur une planche épaisse et les autres creusent le bois. C'est à eux de juger la profondeur à creuser: un sacré boulot!

A force de pédaler sur des chemins défoncés et bosselés, je commence à avoir sérieusement mal aux fesses. On a du mal à se repérer, je suis à 2 doigts de raler quand finalement nous retrouvons le chemin de Shangri-la. Ouf! Timing parfait: Nous rendons nos vélos juste au moment où il commence à pleuvoir.

Nous passons cet fin d'après-midi pluvieuse dans un café-restaurant tibétain de la vieille ville tenu par Tsering qui nous apprend à jouer au "Landlord", sorte de Président amélioré, beaucoup plus stratégique. C'est LE jeu de carte chinois auquel tout le monde jouent et parient de l'argent. Nous restons jusque tard le soir à perfectionner notre jeu. Tsering nous parle également du Tibet, de son histoire et nous explique que si tous les tibétains parlent anglais ici c'est parce que c'est un façon pour eux de contredire les chinois de plus en plus nombreux. Bref une soirée très instructive!

Jour 2:

Visite des monastères de Shangri-la avant de reprendre un bus pour Panzhihua (Sichuan) à 17h. Shangri-la possède un des plus grand monatère bouddhiste tibétain en Chine où vivent plus de 600 moines. Haut lieu touristique pour les Chinois, nous sommes un peu déçus de la visite comme de la vue. Les moines ont l'air plus d'hommes d'affaires que de disciple de Bouddha.

Nous décidons d'aller visiter un autre temple, le Temple des 100 poulets (beaucoup pour le nom il faut le reconnaitre). Ce petit temple niché en haut d'une colline aux portes de la ville est beaucoup plus authentique. Et surtout la vue sur les montagnes enneigées avec les drapeaux de prières flottant au vent y est magnifique! En haut un moine garde le temple et nous fait remarquer que nous marchons dans le sens inverse des aiguilles d'une montre ce qui est interdit sur les sites bouddhistes tibétains. Très gentil, il nous laisse visiter le temple et prendre des photos. Nous sommes complétement seuls!

Il est l'heure de redescendre et de récupérer nos affaires avant notre départ en bus. Déjeuner tardif dans un boui-boui où le serveur me dit les seuls mots qu'il connaisse en anglais "I love you".

Jour 1:

Départ de Lijiang à 7h30par le 1er bus pour Quitou (que nous attrappons à une minute près), ville au départ de notre trek dans les gorges du saut du Tigre. Rien que le nom de cette randonnée est une promesse pour l'aventure; et pour l'aventure nous ne sommes pas tellement prévoyant... Nous n'avons pas petit-déjeuner, nous n'avons acheté ni eau ni pique-nique pour une journée de 6h de marche! Mais heureusement nous sommes chanceux: nous trouvons une échope pour acheter de l'eau et une auberge pour déguster une bonne omelette!

La 1ère heure est plutôt tranquille et puis la montée commence. Mel je comprends pourquoi tu m'as dit que mon sac devait faire moins de 10kg! Avec la chaleur et mon sac qui me tire en arrière, je monte petit pas par petit pas. Lucas, le meilleur marcheur de nous trois, ouvre la marche et est déjà loin. Heureusement, Jérôme me soutient moralement et physiquement en poussant mon sac.

Pause avant de se lancer dans la montée des 28 noeuds, sensé être la montée la plus dure de notre randonnée. Avant de repartir, Lucas négocie 3 bananes et 3 snickers auprès d'une naxi qui a trouvé le bon filon en vendant aux randonneurs fatigués un petit remontant. Commence alors la montée des 28 lacets: je ne vous cache pas que ça a été dur mais ça valait le coup; la vue à l'arrivée est tout simplement magnifique!! Nous ne sommes d'ailleurs pas les seuls à profiter de ce superbe spectacle entre les sommets enneigés et les gorges en contrebas.

Le reste de la ballade, nous longeons les gorges à flanc de montagnes, traversons un village naxi pour arriver en fin d'après-midi à la Halfway Guesthouse. Jamais nous n'aurions pensé trouver une pension avec autant de charme au milieu des montagnes. Ancienne demeure d'un herboriste, cette pension est toute en bois sculpté avec une vue incroyable sur les montagnes.

Diner. Jeu de cartes. Echange avec les autres randonneurs et notamment Julien et Aline, un couple de Québécois vraiment très sympa. Les rencontres, c'est aussi ça les voyages!

Jour 2:

Levée à 8h30; nous sommes les derniers à partir de l'auberge. Le moment de remettre mon sac sur mes épaules est un peu dur, mais on est une baroudeuse ou on ne l'est pas et Lucas et Jérôme m'ont promis de me signer un certificat.

La matinée est plutôt tranquille, nous continuons à marcher à flanc de montagne, rencontrons un berger et ses chèvres et passons sous une cascade. Puis commence déjà la descente. Arrivée à 11h30 à la Tina Guesthouse qui clôt en partie notre randonnée. Nous posons les sacs et réservons nos billets de bus pour Shangri-la. Nous profitons de l'après midi pour descendre dans les gorges, au bord des rapides à l'endroit "exact" où un tigre aurait sauté d'une rive à l'autre des gorges. La descente est assez à pic. Une fois en bas, le débit de l'eau est impressionnant; je ne tenterai pas le rafting. Les chinois ne perdent pas le Nord; ils font payer un droit d'entrée pour monter sur le fameux rocher du tigre! Nous irons donc sur celui d'à coté.

Remontée sous un soleil tapant, je suis bonne pour un bon coup de soleil. Il nous reste un peu de temps avant de prendre notre bus, nous profitons de la terrasse et d'un déjeuner naxi avec Julien et Aline qui continue vers Shangri-la avec nous.

Arrivée à 8h à Lijiang par le train de nuit Kunming-Lijiang (10h de trajet), point de départ de notre randonnée dans les groges du saut du tigre.

Lijiang est connue pour avoir conservé tout un quartier de vieilles maisons traditionnelles en bois. Je suis assez partagée: c'est à la fois très mignon et donne une assez bonne idée de ce à quoi pouvait ressembler les villes chinoises au siècle dernier et en même temps j'ai la sensation de me retrouver à Disneyland. Il y a des boutiques de souvenirs partout vendant toutes les mêmes produits ou presque, plus de 700 hôtels et des milliers de touristes chinois. Et puis comme partout en Chine il est difficile de distinguer le vrai du faux. Je ne suis pas sure que toutes ces maisons soient vraiment anciennes. Cela dit ça vaut le détour pour se rendre compte de comment étaient les villes chinoises dans le passé.

Dans l'après-midi, les petites rues de la ville sont bondées de touristes chinois, nous poussons donc aux limites de la vieille ville pour retrouver un semblant de sérénité et de vraie vie de quartier. Je dois reconnaitre que nous ne sommes pas très actif et n'avons pas la motivation de partir hors de la ville où il parait les paysages sont assez jolies. Nous nous contenterons de l'attraction n°1 de Lijiang.

Pour le diner, nous trouvons une cantine naxi (autre minorité du Yunnan) où une filette d'une dizaine d'année nous accueille en anglais. Elle se prend très vite de passion pour Jérôme et l'entraine dans des batailles de Shifumi, kung-fu mais surtout dans un rock endiablé. Et c'est elle qui dirige! Nous faisons beaucoup rire les passants et surtout ses parents.

Retour à notre auberge, après un petit détour par la terrasse où nous admirons Lijiang de nuit, nous partons nous coucher. Une grosse journée nous attend le lendemain.